Une vingtaine de candidats à l’élection présidentielle du 25 février au Sénégal ont franchi la première étape de confirmation de leur candidature après avoir reçu la validation du Conseil Constitutionnel. L’opposant Ousmane Sonko, incarcéré, n’y figure pas, rapporte la presse mercredi.
Le Conseil constitutionnel va désormais examiner les candidatures de 21 candidats et publiera la liste définitive au plus tard le 20 janvier courant.
Le Conseil constitutionnel a achevé mardi son examen du parrainage nécessaire aux candidatures. Sur les 93 candidats qui ont postulé, 72 ont été rejetés. Parmi les recalés figurent 4 anciens Premiers ministres : Aminata Touré, Abdoul Mbaye, Cheikh Hadjibou Soumaré et Souleimane Ndéné Ndiaye, selon l’agence de presse sénégalaise APS, officielle.
Parmi les candidats retenus figurent le dauphin du président sortant et actuel Premier ministre Amadou Ba et les opposants Karim Wade et Khalifa Sall, ainsi que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, deuxième à l’élection présidentielle de 2019.
Le Conseil Constitutionnel a également approuvé le parrainage de deux rivaux potentiels d’Amadou Ba au sein de son propre camp, la coalition de la majorité, Benno Bokk Yakaar. Il s’agit d’Aly Ngouiye Ndiaye, ancien ministre de l’Agriculture, et Mahammed Boune Abdallah Dione, lui aussi ex-Premier ministre et homme politique proche du président Macky Sall.
Autre fait saillant, le rejet par le Conseil Constitutionnel du dossier de l’opposant Ousmane Sonko, car il est incomplet. Figure centrale de plus de deux ans de conflit avec le gouvernement, conflit qui a déclenché plusieurs émeutes meurtrières, Sonko était considéré comme le principal outsider du prochain scrutin. Sa campagne a d’ailleurs annoncé avoir déposé un recours. Parallèlement, le Conseil a approuvé le plan B du PASTEF, le parti dissous de Sonko, à savoir Bassirou Diomaye Faye. Un autre proche d’Ousmane Sonko, Habib Sy, a également franchi l’étape fatidique des parrainages.
La présidentielle qui s’annonce est à plus d’un titre spéciale. Par le nombre de candidats, par la bipolarisation du paysage politique, en raison du fossé et des tensions entre les deux pôles, par la difficulté de l’émergence d’un centre modéré.
A cela s’ajoute de surcroît le fait que, pour la première fois de son histoire, le Sénégal organise une élection présidentielle à laquelle le président sortant ne participe pas. Chose rarissime en Afrique, Macky Sall avait annoncé en juillet qu’il ne briguera pas un troisième mandat.